En avril dernier, les maires de Chamonix et Saint-Gervais,
                accompagnés de deux associations écologiques (Moutain Wilderness
                et Pro Mont-Blanc), appellaient l’Etat, dans « les plus brefs
                délais », à mieux encadrer les survols du massif. Dans un
                communiqué, les deux élus affirmaient qu’avec « les beaux jours,
                certains glaciers (…) deviennent le décor de véritables meetings
                aériens le week-end » ou « pour déposer des touristes sur des
                glaciers » (ce qui n’est pas la réalité, la dépose étant
                interdite depuis des années). Les glaciers du Tour, de
                l’Argentière ou le secteur Talefre étaient alors mentionnés dans
                la presse régionale locale.
                
                Début octobre 2020, après une mobilisation d’élus locaux et un
                engagement du président de la République, un arrêté de
                protection avait déjà été pris par le préfet de Haute-Savoie
                mais jugé insuffisant par les deux élus. Le maire de Chamonix
                indiquait que ce premier arrêté ne concernait qu’un « périmètre
                limité autour du Mont-Blanc » et non pas l’ensemble du massif.
                
                Dénonçant le fait que certains week-ends du printemps, les
                grands glaciers du massif « servent d’altisurfaces pour
                l’entraînement des pilotes », créant « une nuisance assez
                considérable », le maire de Chamonix se posait la question : «
                Est-ce encore normal que des pilotes puissent faire plusieurs
                posés et redécollages sur un même glacier dans la même journée ?
                ». Face à « l’urgence environnementale » et « au développement
                non contrôlé de ces pratiques », les élus avaient alors demandé
                « la mise en oeuvre de mesures significatives de régulation des
                usages aériens sur l’ensemble du massif et ce dans les plus
                brefs délais afin de mettre fin en particulier aux excès de
                quelques-uns ».
 Le SUP-AIP 120/21 mis en ligne ce 13 mai répond donc à leurs
                attentes… Ce SUP-AIP annonce en effet la création d’une Zone
                réglementée temporaire (ZRT) en complément de l’arrêté
                préfectoral concernant la zone de protection d’habitats naturels
                du Mont-Blanc (site d’exception) ainsi que la modification de
                zones réglementées. Ceci sera actif du 1er juin au 15 octobre
                2021.
                
                – La zone ZRT 30C (site classé)
                a pour objectif de protéger le site du Mont-Blanc pendant la
                période d’ouverture des refuges, soit du 1er juin au 15 octobre
                2021 (H24). La frontière Est de la ZRT suit la ligne de crète
                entre l’Aiguille du Midi et le Mont Maudit. 
                – La zone R30B voit son
                plancher relevé au-dessus de la ZRT 30C avec de nouveaux
                contours de part et d’autres de la R30A entre le lac des
                Gaillands et la pointe de Gigord (H24 du 1er juillet au 31
                août). La frontière nord-ouest de la R30B suit la ligne de
                chemin de fer entre le lac des Gaillands au sud et la gare de
                Tines au nord. De la gare des Tines à la pointe de Gigord, la
                limite de la R30B suit une ligne de crète.
                – La zone R30A est
                désactivée pendant l’activation de la R30B (active donc H24 du
                1er au 30 juin et du 1er septembre au 15 octobre 2021). Les R30A
                et R30B sont perméables aux aéronefs en mission de secours en
                montagne. 
                
                Pour la zone R30C, contournement obligatoire pour le Circulation
                aviation générale (CAG), idem pour les PUL du 1er juillet au 31
                août mais pénétration autorisée des PUL du 1er au 30 juin et du
                1er septembre au 15 octobre mais avec atterrissges interdits
                sauf pour l’enchaînement alpinisme-parapente et le paralpinisme.
                ( Ndlr : PUL = Planeur Ultra-Léger, alias parapente). Les
                aéronefs non motorisés autres que PUL (comprendre les
                planeurs…), pénétration autorisée mais atterrissages interdits
                (!). Pour les zones R30B et R30A, contournement obligatoire pour
                les PUL. ♦♦♦


